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Les 12 heures de Bures-sur-Yvette
(mis en ligne le 8/07/2002)

C'est une toute petite course, gratuite, champêtre, et comme on dit, "bon enfant". Il est même fort possible que vous ne l'ayez pas répertoriée parmi les ultras à courir absolument. Et pourtant... Pourtant, cette boucle de 2,632 kilomètres ne lasse pas, qu'on la parcoure 5 ou 40 fois. On y revient toujours et nombreux sont les habitués des 12 heures de Bures qui viennent là tous les ans.

Texte et illustrations : Jean-François Boissonneau


Lieu : Bures-sur-Yvette (Essonne, France).
Date : Dernier dimanche de mai.
Temps : 12 heures ou moins.
Parcours : 2,632 km autour du bassin de régulation de l'Yvette.
Remarque : Ambiance sympa, organisation pro, ravitaillements impeccables. Elle a tout pour plaire surtout que...
Budget : Gratuit (trop fort ! Si ça finit pas de vous décider...).


Comme chaque pièce de notre machinerie humaine le sait, on tourne autour du bassin dans le sens du stade. Le départ est donné sous l'arc de triomphe gonflable. Patrick, l'homme au micro a assuré héroïquement lors de l'édition 2002, la 12e, sa tâche d'animateur sonore pendant plus longtemps que tournent les coureurs (il commence avec eux et termine bien après), se tient à droite du chemin juste après le monument.
 
Bien sûr c'est naïf. J'ai bien essayé de faire dans le vrai. Mais quand le sujet est très très riche, soit on montre tout et on ne distingue rien, soit on en montre peu et c'est fade. Après ces tentatives, je peux affirmer qu'il y a mille ans les créateurs de la tapisserie de la reine Mathilde (à Bayeux) avaient tout compris. L'essentiel, c'est ce qui permet d'imaginer tout le reste. Chers amis, il manque certainement l'essentiel. A vous de l'ajouter et nous créerons la tapisserie de Bures qui racontera les 12 heures. Je vous propose aussi une description avec des mots de ce fabuleux parcours qui a marqué nos esprits et plus encore nos corps.
 

La digue

Sur la digue, le chemin fait cent mètres tout droit, tourne à gauche à angle droit et fait encore cent mètres. C'est, tout plat et en sable blanc et dur. Dans le tournant, il y a le stand de ravitaillement derrière lequel les grosses équipes ont planté leurs tentes. Sur le chemin de la digue, on retrouve la civilisation après un long tour couru bien souvent avec ses douleurs pour seule compagnie. On y retrouve ses amis, des spectateurs et les coureurs arrêtés. Car quand on s'arrête c'est forcément près du ravitaillement et du campement de l'équipe. C'est aussi l'endroit où les coureurs ont la vue la plus complète sur le circuit. J'y fais le point sur la position des amis qui sont devant et sur ceux qui sont derrière. Tout au bout du chemin, les grandes mares d'eau qui se forment à la première pluie sont difficiles à éviter quand on arrive sur les lieux en même temps que des promeneurs.

L'épingle

Un virage à angle droit à droite suivi de la " descente " du circuit (au moins 8 m de long), un tournant en épingle qui ramène au bord du bassin, puis un nouveau tournant pour revenir dans l'axe du bassin. C'est le seul endroit du circuit où l'on peut se sentir aller vite. Mais, attention à la chute ! Notre grande Monique s'y est abîmée l'épaule. Le tournant de l'épingle, souvent traversé par un ruisseau, est boueux. Les quelques cailloux du chemin annoncent ceux qui suivent.

Le chemin le long du bois

Le chemin longe le bois avant de s'y enfoncer. Le passage libre est étroit en raison des basses branches qui occupent largement le côté droit du chemin. Des cailloux dépassent du sable dur pour faire trébucher les coureurs épuisés. Plein de monde à pied ou à vélo affectionnent l'endroit. Il est donc difficile à franchir. De plus, de tout le circuit, c'est là que le vent d'ouest souffle le plus fort dans le nez des coureurs. On s'autorise juste un coup d'œil de l'autre coté du bassin pour essayer d'y deviner la progression des amis.

La côte

La "côte", (au moins 6 m de long et 2 m de dénivelé) est à l'entrée du bois. Il faut la respecter. Pendant les premières heures, les brutes dont j'étais aussi il y a quelques années, franchissent l'obstacle sans ralentir. Mais la "côte" a la rancune tenace. Elle use peu à peu pour obliger les irrespectueux du matin à marcher l'après-midi.

La forêt sombre

L'obstacle franchi, on entre dans la forêt sombre. Il y fait toujours froid même par grand soleil. Les cailloux du chemin sont remplacés par de la terre noire et humide. Des pistes serpentent au milieu des arbres. Là aussi, il est difficile de contourner les gens et les troncs d'arbres. Le 28 mai 1999, la tornade s'est abattue sur la course. Un des grands arbres de cette partie du bois s'est couché sur le chemin. Dieu merci, aucun coureur ne se trouvait là. Avec deux jeunes filles, je tentais alors de me protéger de la grêle à 50 m de cet endroit.

Le tournant de la chute

Un petit pont de bois enjambe un ru descendant des hauteurs de la vallée. Ses planches de bois qui ne connaissent pas le soleil sont couvertes d'une fine mousse brune qui devient terriblement glissante dès qu'il pleut. Il faut tourner sec à gauche à la sortie du pont, si on commence le tournant sur les planches, au mieux c'est le grand écart, au pire c'est le plat ventre. La seule technique sûre est alors d'aller tourner plus loin sur le chemin de Gif. Au premier tour, dans la grisaille du petit matin, on a vu des gens rater le tournant et s'égarer du côté de Gif.

La rizière et le tournant de la boue

Le bois s'éclaircit. Le chemin se sépare en plusieurs sentes serpentant dans les hautes herbes grasses. Le sol est noir, humide et terreux. Attention, un chicot de bois se cache au milieu de la piste de droite pour nous faire chuter ! En sortant du bois, on prend à gauche, à angle droit, le dernier tournant bien marqué avant la ligne d'arrivée qu'on devine fugitivement, loin là-bas sous l'arc de triomphe. Le chemin s'élargit soudain et le sol redevient clair. Mais à la moindre pluie, que de boue profonde ! Il faut aller chercher le passage le moins glissant loin sur les bords.

La route de l'infini

Il reste quasiment un kilomètre pour terminer le tour du bassin. Le chemin large et confortable est bordé à droite par les grands peupliers poussant le long de la rivière et à gauche par le talus qui, après le pont du déversoir, domine le bassin. Qu'il est long, qu'il est long ce chemin papa ! Heureusement le sol sans piège nous laisse tout le loisir de regarder les amis qui courent en face le long du bois. Des points de repère (lampadaires ou gros arbres) permettent de surveiller l'allure de nos adversaires. Claude est facile à repérer, c'est le gars à la casquette blanche qui avance plus vite que tout le monde.

Tellement longtemps après avoir entamé la route de l'infini qu'on en a oublié le début et qu'on n'en imagine plus la fin, l'arc est là tout près. On entend à nouveau les mots d'encouragement de la sono de Patrick et on voit les chiffres rouges de la pendule égrainant les innombrables secondes du temps qui reste à courir.
La tribune du contrôleur qui enregistre tous les passages est montée à côté de l'arc. Tel le capitaine à la barre du navire, le contrôleur domine le flot montant des coureurs qui s'écoule lentement en battant les flancs de sa tribune. Cette année on a affiché le classement toutes les deux heures environ. Merci Nicolas. Encore un tour de couru, combien en reste-t-il à faire d'ici ce soir ? 10, 20 30 ou 50 ?

Sur Ultrafondus
Les 12 heures de Bures de Philippe Giovanelli et celles de Jean-François Boissonneau. > rubrique "Couru en vrai"

En savoir plus
Le site des organisateurs "Jogging du dimanche matin" : jdmbures.free.fr

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