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Bientôt cinq heures du mat, dimanche 26
mai 2002. La course de fous des 12 heures de Bures va être
lancée par Philippe Janin. C'est la douzième
édition. Combien de fois l'ai-je couru ? Sept ? Huit
? Combien de fois l'ai-je gagné ? Une fois, deux fois.
Une seule chose est sûre dans ma tête, le Poulidor
des 12 heures de Bures c'est Atomik JF : le maître de
la deuxième place ! Après deux années
d'absence, je viens défendre mon titre...
Le courant n'est pas encore arrivé, on
s'éclaire à la lampe frontale et à la
torche (la vraie, celle avec une flamme). Il y a foule dans
le noir, 70 coureurs dont la plupart ont décidé
de tenir jusqu'au soir. Sont là, Claude Hardel, l'unique
favori et les raideurs-marathoniens-traileurs du tout JDM
et du tout Raid 28. Le GAG est représenté ainsi
que l'AFCF. Il y a aussi quelques visages inconnus, mais on
a toute la journée pour faire connaissance.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas
la course
Les 12 heures de Bures se courent sur les chemins
qui font le tour du bassin de régulation du débit
de l'Yvette. Le sol, quasiment plat, est en sable ou en terre
compactée et parsemée de quelques cailloux.
On compte quatre tournants bien marqués dont celui
de l'extrémité Ouest du bassin qui ne peut se
prendre qu'au pas. Philippe Fuchs, notre expert des très
longues distances sur la route pense que ces difficultés
ralentissent sensiblement les coureurs et que ceux qui courent
100 km en 12
h sur ce chemin feraient 5 à 7 km de plus sur une route
lisse. Je me suis permis de faire une description illustrée
de ce parcours.
Bien qu'on soit en pleine ville, la vue est champêtre.
Le fond du bassin est couvert d'une prairie d'herbe grasse
piquetée de boutons d'or. Les trois quarts du parcours
sont à l'ombre de grands arbres. Au delà du
bassin, la vue ne porte quasiment que sur les flancs boisés
de la vallée.
Les traditions se perdent
Avant de lancer la course, Philippe Janin a
rappelé que la tradition demande que tout le monde
fasse un tour ensemble en brandissant des torches. A bout
de trois minutes, il faut se rendre à l'évidence,
peu de gens trottent comme mes compagnons à 11 km/h.
Derrière, il n'y a pas grand monde et devant, les taches
de lumière des torches s'éloignent rapidement.
Le manque de lumière me conduit, moi le féru
laborieux des courses d'orientation, à une ahurissante
faute. Occupé dans la pénombre à suivre
un coureur tout en veillant à ne pas trébucher,
je ne vois pas le fameux tournant sec à gauche du bout
du bassin et m'engage dans le chemin qui mène au parc
de Gif. Une voix nous rappelle. Merci Bernard.
Gérard Martin
Je cours les cinq premiers tours avec Bernard
Depond et Gérard Martin. Gérard est l'entraîneur
du club de Vanves RC 92, venu en force faire honneur à
notre course. C'est un costaud. Il déclare d'emblée
qu'il n'est pas marathonien même s'il a couru 45 marathons
dont quelques-uns uns autour de 2h 20. Il me parle de ses
ambitions d'entraîneur : maintenir le groupe uni par
l'amitié et le jeu de course. Il veut que les cracs
aussi bien que les relaxés du mollet aient tous leur
place. Il me raconte aussi qu'il est fier que Vanves ait bien
couru la semaine précédente la ronde des 16
clochers, un long relais de 77 km en Bourgogne. Tout au long
de cette journée j'en verrai des tee shirts aux couleurs
de cette ronde !
Quelle est la bonne
allure ?
Pour la première fois depuis que je
cours les 12 heures, je tiens à adopter la bonne allure
dès le départ. Soit 11 km/h pour faire 120 km,
mon objectif. La marge de 1 km/h doit permettre de compenser
les arrêts au stand (30 minutes cumulées et un
inéluctable ralentissement). Bernard veut courir 100
km. Il va donc un peu trop vite, ce qu'il admet après
1h 15 de course en décrochant volontairement.
Les kilomètres défilent lentement.
Patrice Pierre m'accompagne un moment. Durant les deux premières
heures j'ai pris des tours aux marcheurs, à Marcelle
Boissonnet trottinant à pas rasants et un peu de guingois,
mais aussi à Frédérique et à ses
anges gardiens du JDM, à Marc le Kloug. Quant à
Claude (Hardel), il est passé une fois en trombe. Mais
où sont donc Philippe Fuchs, Robert, et Guy ?
Justement, il me semble apercevoir Philippe
après 3 heures de course à 100 pas derrière
? Il va me prendre un tour ! Il est donc sur la base de 130
- 135 km. Philippe me passe et me distance rapidement. Verrouillé
depuis trop longtemps dans mon allure je suis incapable de
l'accrocher. Mon ami plafonne néanmoins à 200
m devant : j'ai quand même un peu accéléré.
Du coup ma tendinite de la hanche gauche se rappelle à
mon souvenir.
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