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Euskal Trail 2002
L'Bourrin et Loulou à la sauce basque
(mis en ligne le jeudi 7 juillet 2002)
Pour sa troisième édition l'Euskal Trail a eu deux concurrents de choix : l'Bourrin et Loulou. L'équipe s'est aligné au départ des 80 km - et 4500 m de dénivelé positif - sans complexe. Cette course en deux jours s'est déroulée pour eux et les autres équipes les 18 et 19 mai 2002, en partie dans la boue et sous un temps qu'on pourrait qualifier de pourri. Le défi pour Loulou : réussir à boucler l'épreuve sans entraînement. Le défi pour l'Bourrin, narrateur émérite : exorciser les démons du trail long qui le poursuivent inlassablement.

Texte et photos : Thierry Praom, dit l'Bourrin


En savoir plus
La version originale de l'Euskal Trail directement sur le site du Bourrin.
Toutes les photos ici.
Le site officiel de l'Euskal Trail : perso.wanadoo.fr/euskalraid/


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Petit Flash-back au mois de Février. Je tombe sur la pub d'une petite balade dans le Sud-Ouest… pas bien loin de chez moi en plus... enfin, mon "ex-chez moi", dans le pays Basque. C'est l'Euskal Trail. Quatre-vingts kilomètres en deux étapes avec bivouac et une prise en charge totale de la logistique par l'organisation.

En plus du panorama qui promet d'être grandiose, leur pub me fait immédiatement tilter. Dans le règlement, le chapitre disqualification spéficie clairement que "tout concurrent controlé positif sera disqualifié, sauf chorizo et vin rouge !" Tudieu, ça me plaît !

Je fais le tour de la ménagerie et de la net-team pour trouver un compagnon de galère mais personne ne se manifeste. Comme l'épreuve est limitée à 200 équipes, le temps presse. Je laisse un message à un pote de boulot basé à Pau ("Loulou", pour les intimes) : Je te propose une petite balade en équipe de deux, comme tu t'entraines pas des masses, que t'aimes souffrir, j'ai pensé à toi… 80 bornes en montagnes en 2 jours et bivouac… tout compris ! Ca te tente de faire ça avec un Bourrin ? Deux heures après, la réponse : Ok, je signe où ?

Pasta party privée chez mon coéquipier Loulou

Je lui explique un peu le truc. Il est tout content d'avoir une balade à faire. Il se prépare en courant ses 20 kilomètres chacune des trois semaines qui nous séparent de la course, et un peu de VTT, quand même…

Pour ma part, je reste sur 2 abandons lors de mes deux dernières courses longues, raid28 (80 km) et Bandit d'honneur (55 km). Avec une tendinite d'Achille prête à revenir, des douleurs lombaires et une chute de moto deux semaines et demi avant la course, je ne suis pas des plus optimistes. Mais j'ai tellement rêvé de cette balade, je suis tellement motivé pour terminer que je suis sur le mode "ça passe ou ça casse". Si j'arrive pas à faire 80 petits kilomètres en deux jours, c'est même pas la peine que je me présente le 8 juin au Grand Trail du Castelnou comme coureur ! Comme bénévole, peut-être, mais pas comme coureur.

L'Bourrin et Loulou au matin du 2e jourA quelques jours du départ, nos objectifs sont simples : se faire plaisir et arriver au bout ensemble. Côté chrono, on part sur la base moyenne de l'épreuve soit 8h par étape.

J'arrive donc chez Loulou vendredi soir. Nous organisons notre pasta party privée chez lui. Après un repas copieux, nous parlons sac, matos, ravito… et là, mon cher Loulou se paie ma fiole : "C'est quoi ta poudre énergékoi ? tu vas te choper un cancer de la co##lle avec tes trucs !" Lui fait son propre mélange tout en produits bios : miel-citron. "Ben c'est comme tu veux mais moi je préfére ma poudre ! (Hi-Tense) et une barre énergétique toutes les heures !"

Arrivée à Baïgorry et brieffing de l'organisateur

Jour J. Lever à 4h30. Nous préparons nos affaires de course. Pour moi : sac Décathlon raid 5 litres, avec 2 litres d'eau et poudre Hi-Tense à 100 g/l et 200 g dans un sachet, soit au total 8 heures d'autonomie. A cela j'ajoute 8 barres de 25 g, 3 gels, une veste de pluie respirante et légère, du papier-cul, quelques Compeed pour les ampoules et un appareil photo jetable. Sur moi : Carline et cuissards, chaussures Asics Trabucco.

Pour Loulou, j'ai pas fait trop gaffe au ravito. Je lui fais confiance car il a fait pas mal de trucs de dingues, bien pires d'ailleurs que notre balade de santé. Tenue : Gore-Tex dans son sac de 30 l, avec poche à eau de 2 l, un haut de VTT respirant, chaud et un peu coupe-vent, des cuissards, et une paire de Salomon TT.

Après deux heures de route, nous arrivons à Baïgorry. Nous récupérons nos dossards, les tickets bouffe, le road book, les cartons de pointages (1 par jour). Je fixe le premier à mon sac. Nous sommes prêts à en découdre ! Nous allons tous les pourrir !! Enfin, presque…

L'organisateur nous brieffe. En gros, le message, c'est qu'on est vraiment des taches si on se perd ! Un fil d'ariane est posé sur 60 km pour un parcours de 80, plus de la rubalise. La météo du jour annonce un temps instable et nuageux mais il ne devrait pas pleuvoir. Sinon, nous sommes avertis de pas allumer les gaz d'entrée de jeu car on va faire près de 3 km de faux-plat sur route, laquelle va laisser place à la première montée. En 6 km, elle nous fera encaisser un peu plus de la moitié du dénivelé positif de la journée, soit 1200 m. C'est de la grimpette, ça ! Je préviens d'emblée Loulou que sur au moins la première heure j'allais prendre un rythme très très cool et accélérer progressivement jusqu'à mon rythme de croisiére. Il est ok, mais il sourit. Il y a un peu plus de 200 équipes je crois.

Premières pentes ardues

Coup de canon, enfin ca y est, c'est parti ! On est en queue de peloton, nous trottinons tranquillement dans les ruelles du village tout le monde plaisante, il ne pleut pas, le bitume est sec, mais le groupe de tête est déjà loin.

On n'arrête plus LoulouLégers bouchons. Normal on commence à monter. Mais nous sommes encore sur du bitume et je dis à Loulou qu'on peut accélérer un petit peu, ce qu'il fait aussi sec. J'ai un peu peur qu'au moment de quitter la route pour le sentier, nous ne puissions plus doubler. Nous passons un groupe ahanant de trailers pas encore chauds, puis nous arrivons au sentier et comme prévu, ça bouchonne. A peine 20 minutes depuis le départ et j'ai enfin les sabots sur de la terre bien grasse.

La premiére grimpette attaque dur. Costaud et quasi droit dans le sens de la pente ! Le rythme est peu trop lent pour nous mais difficile de doubler sans se déchirer les pattes dans les fougères et les ronces. En revanche, on double dès que possible. Je dois faire ralentir Loulou. On a le temps ! y veut me faire mourir ! On plaisante en disant qu'en géométrie ils n'ont retenu qu'une chose : le chemin le plus court pour aller du point A ou point B c'est la ligne droite.

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