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Petit Flash-back au mois
de Février. Je tombe sur la pub d'une petite balade
dans le Sud-Ouest
pas bien loin de chez moi en plus...
enfin, mon "ex-chez moi", dans le pays Basque. C'est
l'Euskal Trail. Quatre-vingts kilomètres en deux étapes
avec bivouac et une prise en charge totale de la logistique
par l'organisation.
En plus du panorama qui promet d'être
grandiose, leur pub me fait immédiatement tilter. Dans
le règlement, le chapitre disqualification spéficie
clairement que "tout concurrent
controlé positif sera disqualifié, sauf chorizo
et vin rouge !" Tudieu, ça me plaît !
Je fais le tour de la ménagerie et de
la net-team pour trouver un compagnon de galère mais
personne ne se manifeste. Comme l'épreuve
est limitée à 200 équipes, le
temps presse. Je laisse un message à un pote de boulot
basé à Pau ("Loulou", pour les intimes) :
Je te propose une petite balade en équipe de deux,
comme tu t'entraines pas des masses, que t'aimes souffrir,
j'ai pensé à toi
80 bornes en montagnes
en 2 jours et bivouac
tout compris ! Ca te tente de
faire ça avec un Bourrin ? Deux heures après,
la réponse : Ok, je signe où ?
Pasta party privée chez mon coéquipier
Loulou
Je lui explique un peu le truc. Il est tout
content d'avoir une balade à faire. Il se prépare
en courant ses 20 kilomètres chacune des trois semaines
qui nous séparent de la course, et un peu de VTT, quand
même
Pour ma part, je reste
sur 2 abandons lors de mes deux dernières courses longues,
raid28 (80 km) et Bandit d'honneur (55 km). Avec une tendinite
d'Achille prête à revenir, des douleurs lombaires
et une chute de moto deux semaines et demi avant la course,
je ne suis pas des plus optimistes. Mais j'ai tellement rêvé
de cette balade, je suis tellement motivé pour terminer
que je suis sur le mode "ça passe ou ça
casse". Si j'arrive pas à faire 80 petits kilomètres
en deux jours, c'est même pas la peine que je me présente
le 8 juin au Grand Trail du Castelnou comme coureur ! Comme
bénévole, peut-être, mais pas comme coureur.
A
quelques jours du départ, nos objectifs sont simples :
se faire plaisir et arriver au bout ensemble. Côté
chrono, on part sur la base moyenne de l'épreuve soit
8h par étape.
J'arrive donc chez Loulou vendredi soir. Nous
organisons notre pasta party privée chez lui. Après
un repas copieux, nous parlons sac, matos, ravito
et
là, mon cher Loulou se paie ma fiole : "C'est
quoi ta poudre énergékoi ? tu vas te choper
un cancer de la co##lle avec tes trucs !"
Lui fait son propre mélange tout en produits bios :
miel-citron. "Ben c'est
comme tu veux mais moi je préfére ma poudre
! (Hi-Tense) et une barre énergétique toutes
les heures !"
Arrivée à Baïgorry
et brieffing de l'organisateur
Jour J. Lever à 4h30. Nous préparons
nos affaires de course. Pour moi : sac Décathlon raid
5 litres, avec 2 litres d'eau et poudre Hi-Tense à
100 g/l et 200 g dans un sachet, soit au total 8 heures
d'autonomie. A cela j'ajoute 8 barres de 25 g, 3 gels,
une veste de pluie respirante et légère, du
papier-cul, quelques Compeed pour les ampoules et un appareil
photo jetable. Sur moi : Carline et cuissards, chaussures
Asics Trabucco.
Pour Loulou, j'ai pas fait trop gaffe au ravito.
Je lui fais confiance car il a fait pas
mal de trucs de dingues, bien pires d'ailleurs que
notre balade de santé. Tenue : Gore-Tex dans son sac
de 30 l, avec poche à eau de 2 l, un haut de VTT respirant,
chaud et un peu coupe-vent, des cuissards, et une paire de
Salomon TT.
Après deux heures de route, nous arrivons
à Baïgorry. Nous récupérons nos
dossards, les tickets bouffe, le road book, les cartons de
pointages (1 par jour). Je fixe le premier à mon sac.
Nous sommes prêts à en découdre ! Nous
allons tous les pourrir !! Enfin, presque
L'organisateur nous brieffe. En gros, le message,
c'est qu'on est vraiment des taches si on se perd ! Un
fil d'ariane est posé sur 60 km pour un parcours
de 80, plus de la rubalise. La météo du jour
annonce un temps instable et nuageux mais il ne devrait pas
pleuvoir. Sinon, nous sommes avertis de pas allumer les gaz
d'entrée de jeu car on va faire près de 3 km
de faux-plat sur route, laquelle va laisser place à
la première montée. En 6 km, elle nous fera
encaisser un peu plus de la moitié du dénivelé
positif de la journée, soit 1200 m. C'est de la
grimpette, ça ! Je préviens d'emblée
Loulou que sur au moins la première heure j'allais
prendre un rythme très très cool et accélérer
progressivement jusqu'à mon rythme de croisiére.
Il est ok, mais il sourit. Il y a un peu plus de 200 équipes
je crois.
Premières pentes ardues
Coup de canon, enfin ca y est, c'est parti
! On est en queue de peloton, nous trottinons tranquillement
dans les ruelles du village tout le monde plaisante, il ne
pleut pas, le bitume est sec, mais le groupe de tête
est déjà loin.
Légers
bouchons. Normal on commence à monter. Mais nous sommes
encore sur du bitume et je dis à Loulou qu'on peut
accélérer un petit peu, ce qu'il fait aussi
sec. J'ai un peu peur qu'au moment de quitter la route pour
le sentier, nous ne puissions plus doubler. Nous passons un
groupe ahanant de trailers pas encore chauds, puis nous arrivons
au sentier et comme prévu, ça
bouchonne. A peine 20 minutes depuis le départ
et j'ai enfin les sabots sur de la terre bien grasse.
La premiére grimpette attaque dur. Costaud
et quasi droit dans le sens de la pente ! Le rythme est peu
trop lent pour nous mais difficile de doubler sans se déchirer
les pattes dans les fougères et les ronces. En revanche,
on double dès que possible. Je dois faire ralentir
Loulou. On a le temps ! y veut me faire mourir ! On plaisante
en disant qu'en géométrie ils n'ont retenu qu'une
chose : le chemin le plus court pour aller du point A ou point
B c'est la ligne droite.
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