Ils
rêvaient de la grande course de Flanagan, ils ont créé
la Transe Gaule. Jean-Benoît Jaouen et Christophe Rochotte,
deux ultramarathoniens qui commencent à être
connus, sont les organisateurs inspirés d'une course
par étapes de 18 jours reliant l'Atlantique à
la Méditerranée. En 2001, la première
édition a rassemblé 15 coureurs, dont 11 sont
parvenus à relier Roscoff et Narbonne. En 2002, il
sont une trentaine d'inscrits. Pour eux, pas un jour de repos,
100% de bitume, 1145 km et une moyenne journalière
de 63 kilomètres. En exclusivité sur UFO, voici
tous les détails de la balade que vous rêveriez
tous de faire.
Par
Philippe Giovanelli
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Lieu : De Roscoff (Finistère)
à Narbonne-Plage (Aude).
Dates : Départ fin
août, arrivée mi-septembre.
Distance : 1145 km répartis
en 18 étapes de 49 à 78 km, soit une moyenne
quotidienne de 63 km.
Région travervsées :
Bretagne, Pays de Loire, Anjou, Limousin, Auvergne, Midi-Pyrénées,
Languedoc-Roussillon. Principalement sur routes secondaires.
Remarques : Chaque coureur
doit être accompagné au minimum d'un véhicule
suiveur et d'un accompagnateur. Pour s'inscrire, il faut justifier
d'une performance de moins de 12 heures sur 100 km ou
de 160 km sur 24 h.
Budget : Droits d'inscription
2002 de 900 euros.
Plus : Le parcours détaillé
et le Road Book de la Transe Gaule II.
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Avec La Transe Gaule, on
atteint en France les sommets de l'ultra.
A moins de décider de partir courir seul dans la nature,
impossible de trouver chez nous un défi plus à
notre démesure d'ultrafondus. Mais les chiffres impressionnants
cités plus hauts ne doivent pas faire oublier les superbes
régions traversées, ni l'organisation - encore
à taille humaine -, et surtout pas cette chance qu'ont
une poignée de coureurs de s'offrir 18 jours à
ne penser qu'à une seule chose : courir.
Cette idée fixe
- courir - vous pourrez donc la savourer à
satiété si vous désirez participer à
la Transe. On écrit d'ailleurs "Transe" et
non pas "Trans", car c'est bien d'une
expérience mystique dont
il s'agit, et non pas d'une simple traversée. Presque
un pélèrinage à l'image de l'homme moderne :
futile en apparence, sans but
et sans mobile, mais en fait intimement lié à
ses racines nomades.
Il fallait bien des passionnés pour
créer une telle épreuve. Elle est née
dans l'esprit de Jean-Benoît Jaouen
et de Christophe Rochotte. Le premier, né en
1958, possède plus de 50 marathons et 30 ultramarathons
à son actif. Il a couru en 1988 Paris-Macao en relais
à trois, soit 13 000 km, ainsi que deux Spartathlon,
deux 24 heures, neuf 100 km... il faudrait la page
pour dire le reste. Pour Christophe Rochotte, né en
1962, on parle d'une cinquantaine de 100 bornes courus
en dix ans, de 2h30 sur marathon, 7h45 sur 100 km, 213 km
sur 24h et 960 km sur 6 jours. Malgré ces performances
canons, il déclare privilégier les rencontres
et les voyages, ce qui l'a notamment amené à
courir Hiroshima-Nagasaki en 1995, soit
450 km en 3 jours. Son meilleur souvenir d'ultrafondu
à ce jour.
On peut donc faire confiance aux deux compères
pour comprendre, connaître et anticiper les besoins
des ultramarathoniens de la Transe Gaule. Leur road-book
est d'une précision diabolique (voir page suivante)
et bien sûr, tout est prévu, du bivouac dans
les gymnases aux dîners des jours impairs. Charge aux
coureurs de s'occuper des dîners des jours pairs, des
petits déjeuners, des ravitaillements en course, et
de leurs accompagnateurs.
En 2002, le nombre de participations est fixé
à 30 coureurs et ils étaient déjà
25 engagés à 10 semaines du départ. Huit
Français découvrent l'épreuve, on retrouve
sept participants de l'an dernier et l'un des suiveurs s'est
pris au jeu. Le reste des participants se répartit
en cinq nations (Allemagne, Australie, Etats-Unis, Hollande
et République Tchèque). A noter la présence
d'un handisport et de quatre femmes.
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